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Hanoi-terre sacrée

Hanoi-terre sacrée

La capitale de la république socialiste du Vietnam (RSV) compte environ de 5 millions d’habitants. Elle est la ville la plus riche en attractions historiques, c’est peut-être la seule ville de l’Asie du Sud-Est qui est conservée presque intact l’aspect de la cité coloniale qu’elle avait au début du XXe. siècle. Elle conserve le charme discret de métropole paisible animée des flots de motos. Les rues ombragées et paisibles lui confèrent un charme incomparable. Partout, le vert domine, dans les rues, les parcs et aux balcons des maisons. Entourée de montagnes et de rivières, Hanoi est considérée depuis des lustres comme une terre sacrée. Elle a vu naître et se rassembler, depuis des temps immémoriaux de nombreux sages et talents divers. Depuis près de mille ans qu’elle existe, Hanoi a su préserver sa prospérité, comme il convient à la capitale d’un pays culturellement riche. Ses pagodes, ses temples, ses musées, ses marchés, ses quartiers animés et ses environs, pourront retenir votre attention et vous faire découvrir la vie des hanoiens.

HISTOIRE

La nuit des temps

Depuis des siècles, les maîtres du Nord se sont appliqués à établir leur capitale à l ‘endroit le plus stratégique du delta du Fleuve Rouge, la déplaçant au fur et à mesure que les alluvions modifiaient la physionomie du delta.

Ce delta est né à l’époque quaternaire. Il y a quelques dizaines de millions d’années, soit à l ‘ère tertiaire, il n ‘y avait qu’ici une profonde dépression atteignant un millier de mètres, qui se combla lentement. Au confluent du Fleuve Rouge et du canal Duong, s ‘étendait un golfe dans lequel ces cours d ‘eau se déversaient. Le puissant processus d’alluvionnement du Fleuve Rouge n ‘allait pas tarder à faire reculer la mer, faisant apparaître une région marécageuse avec des forêts épaisses, des lacs et des cours d ‘eau. Les forêts étaient peuplées d ‘éléphants, de tigres , de panthères et de cervidés, comme en témoignent les divers fossiles vieux de 2 ou 3 000 ans retrouvés depuis.

L’homme, lui, apparut dès l’âge de bronze, comme en témoignent les vestiges vieux de quelque 4 000 ans découverts à Dong Vong ou à Van Dien, et baptisés comme appartenant à la culture Phung Nguyen. D’autres découvertes ont permis d’établir qu’il y eut continuité de peuplement au cours de l’âge de bronze, ainsi qu’au cours de l’âge du fer ( 2 000 – 2 500 ans ). Ainsi, les divers outils et débris de poteries de cette époque permettent d ‘affirmer que sous les rois Hung, les habitants de la région actuelle de Hanoi étaient sédentaires, cultivant du riz, plantant des arbres fruitiers et élevant des bœufs et cochons. Leur «art » militaire était déjà assez avancé. Par contre, contrairement aux cultures plus récentes, les premiers Hanoiens habitaient des maisons sur pilotis.

Le nombril du dragon

Les tribus Viet s ‘étaient d’abord fixées au confluent du Fleuve Rouge et de la Lô (la Rivière Claire), au sommet du triangle deltaïque d’alors. Mais ils allaient suivre le déplacement de ce sommet vers le Sud. C ‘est ainsi qu’au III e siècle avant notre ère, le site de Ke Chu, au confluent du Fleuve Rouge et du canal Duong, fût choisi comme capitale de l’Etat d’Au Lac, Ke Chu, où allait s’élever la citadelle de Co Loa. Le centre de l’actuelle Hanoi n’était pour l’heure qu’un obscur petit village au confluent du Fleuve Rouge et de la rivière To Lich, qui prendra plus tard le nom de Bon Do ou Long Do (le nombril du dragon).

Sous la dynastie des Luu Tong (420 – 479), l’actuelle Hanoi prit le nom de district de Tong Binh, puis devint préfecture. Peu de temps après, eut lieu le soulèvement contre l’occupation des Liang (545), au cours duquel les Viet construisirent une citadelle édifiée à l ‘embouchure du To Lich. Certes, la citadelle édifiée par Ly Bon n’était constituée que de bois et de bambous, mais elle marquait la découverte de la valeur stratégique de la région. C’est de cette époque que date la fondation de la pagode Khai Quoc («Fondation de la Patrie»), comme aujourd’hui sous le nom de Trân Quoc (la Sauvegarde de la Patrie).

DAI LA

Suite à l’invasion de 607, la dynastie chinoise des Tuy (ou Sui) transféra le centre administratif de Long Bien (dans l’actuelle province de Ha Bac) à Tong Binh, ce qui allait entraîner la construction de plusieurs citadelles successives. Les premières ne furent que des fortins, mais en 808, sous le nom de An Nam La Thanh, fût édifiée la première citadelle de grandes dimensions de l’ancienne Hanoi, puisque son enceinte mesurait quelque 6 kilomètres, s’étendant à l’Est du Fleuve Rouge, sur la rive sud du To Lich. Les chinois l’agrandirent une nouvelle fois à la fin du IX e siècle, sous le nom de Dai La, étendant son périmètre à près de 8 km et la dotant de 55 tours de guet et de 5 donjons, tandis qu’une digue l’enveloppait de toutes parts. Pourtant, les historiens vietnamiens affirment qu’au Xe siècle, cette citadelle ne joua pas un rôle important, le berceau de l’indépendance viet se situant à Hoa Lu plus au Sud.

La naissance de Thang Long

C’est en 1010, que le roi viet Ly Thai To, en visite dans la région et «ayant vu un dragon d’or s’élever de la citadelle», décida d’y transférer sa capitale qu’il appela tout naturellement Thang Long («le dragon prend son envol»). L’édit royal le confirmait : « Sa position évoque celle d’un dragon lové, d’un tigre assis, elle est à égale distance des quatre points cardinaux et correspond à l’orientation favorable des monts et des fleuves…Tout y est florissant et prospère. C ‘est le plus beau site où se rassemblent hommes et richesses provenant des quatre points cardinaux ».

Lorsque l’on parle d’orientation favorable au Vietnam, on sous-entend une relation avec la géomancie, c’est pourquoi l’aspect de la ville fût modifiée en fonction de la conception de la cosmogonie vietnamienne : Les rois Ly firent ériger une dizaine de petites collines, hautes de 30 à 50 mètres, car il n’était pas concevable d’avoir une capitale sans Génie de la Montagne pour protéger, à côté du Génie des Fleuves.

Mais le Génie des Fleuves devait être amadoué, et pour cela rien ne vaut une bonne digue. 30 km de digues (représentant des travaux énormes) furent érigées sur sept ou huit mètres de haut, et allaient constituer les limites de la cité pendant une dizaine de siècles, tandis que le Lac de l’Ouest était ainsi séparé du Fleuve Rouge.

Du XIe siècle, la cité Thang Long des Ly puis des Tran se divisait en deux parties : Hoang Thanh, la Cité Royale et Kinh Thanh, la Cité Civile.

Dans la première à l ‘instar des capitales chinoises, se trouvait la Cité Interdite (Cam Thanh) où résidaient le roi et ses proches. L’enceinte était bordée d ‘un fossé profond rempli d’eau qui communiquait avec le To Lich par un réseau de canaux. Dans ce quartier sacré, personne ne pouvait entrer, ni les grands dignitaires, ni même le prince héritier, sans un permis du roi. Pour la défense de la Cité Interdite, les premiers rois Ly créèrent une garde royale composée de dix compagnies comptant chacune 200 hommes. Au XIIe siècle, un autre roi Ly porta le nombre total des gardes à 3 200. Tous avaient les trois lettres Thien tu quan (Soldats de sa Majesté Fils du Ciel) gravées sur le front.

Il ne reste plus rien de cette cité qui comptait une multitude de palais et de pavillons et dont le centre était un palais de quatre étages, tout de bois et laqué rouge vermillon. Au XI e siècle, furent ajoutés d’autres palais, comme le palais de la Paix Céleste où le roi donnait des audiences. On y trouvait le Jardin Royal d’après la description de l’époque: «Une petite montagne artificielle faite de pierres entassées se dresse au milieu d’un grand lac, dont les bords sont agrémentés de pins, de bambous et d’autres arbres, d’innombrables fleurs, plantes précieuses, animaux et oiseaux rares».

On pénètre dans la Cité Royale par quatre portes situées aux quatre points cardinaux : La porte Sud était la principale, symbolisant la prospérité du pays ; elle était empruntée par les dignitaires de la cour, venus assister aux audiences royales. La porte Nord ou de la Merveilleuse Vertu «défendait la cité contre les ténèbres boréales»; elle donnait sur le Lac de L’Ouest où les rois venaient se délasser et s’amuser. La porte Ouest ou de la Grande Félicité «accueillait la bénédiction de Bouddha». La porte de l’Est ou du Bon Augure «recevait la lumière de l’Orient» et s’ouvrait sur le marché de l’Est, le quartier le plus populeux.

La Cité Civile était, tout au moins au temps des Ly et des Tran, circonscrite dans les limites du Dai La, entourant la Cité Royale. D’autres palais la parsemaient, dont une partie hébergeaient les mandarins (au Sud de la Cité Royale), tandis qu’autour de l’actuel Lac de l’Epée restituée se dressaient des monuments commémoratifs des victoires passées. Presque au centre de la cité, tout près du lac Thai Ho, les Ly avaient fait construire le Temple de la Littérature et le Collège National.

Au XIe siècle, le bouddhisme était encore dominant et de nombreuses pagodes furent érigées, dont certaines ont survécu jusqu’à nos jours. C’est le cas du pagodon à pilier unique ou de la pagode de Tran Quoc, antérieure à la fondation de Thang Long, mais déplacée, agrandie et embellie sous les Ly.

Au XVIIe siècle, les Trinh firent bâtir une cinquantaine de palais autour du lac Thuy (l’actuel lac Hoan Kiem), mais ce lac était plus grand qu’aujourd’hui, une partie ayant depuis été comblée. Ce plan d’eau était utilisé pour l’organisation de manœuvres navales destinées à distraire les Trinh, installés dans les pavillons d’agréments érigés tout autour.

En 1620, la population de trois villages fût réquisitionnée pour construire une digue isolant la partie orientale du lac de l’Ouest et créant ainsi un nouveau lac de Truc Bach.

L’apogée de Thang Long


L’aspect de Thang Long allait changer radicalement à la fin du XVe siècle, sous les Lé, doublant sa taille, mais en conservant une grande ressemblance dans la disposition générale des constructions. Parmi les grandes nouveautés, on avait creusé au cœur de la Cité Royale un grand lac au milieu duquel s’élevait un temple dédié au culte des ancêtres du roi. En 1512, Le Tuong Duc aurait fait bâtir cent palais et résidences sur une période de quatre ans, mais le plus somptueux de ces palais ne fût jamais achevé, car le roi fût renversé par une révolution de palais en 1516, ce qui marquait le zénith de la splendeur de Thang Long et les voyageurs étrangers s’émerveillait à juste titre, tel le missionnaire italien Marini : « Quoique les appartements du roi ne soient que de bois, on y voit des ornements d’or et de broderie, les nattes très fines figurées de diverses couleurs comme autant de riches tapisseries, qui les rendent incomparables… ».

A la fin du XVIe siècle, les nouveaux maîtres du pays élevèrent une triple enceinte de murailles de terres autour de Thang Long dépassant l’ancienne citadelle de sept mètres. La largeur totale de cette triple enceinte mesurait une centaine mètres et s’étendait sur plus d’une dizaine de kilomètres. Ce furent les derniers grands travaux, tandis que les édifices allaient commencer à se dégrader, malgré quelques restaurations ponctuelles sous les Tay Son. Le transfert de la capitale à Hué au XIXe siècle allait condamner définitivement l’ancienne Cité Royale. Il suffit de citer le commerçant anglais Samuel Baron, qui visita la cité en 1680, pour mesurer la perte que représente l’abandon de cette cité: «les ruines des triples murs de la vieille ville et du vieux palais donnent une haute idée de ce qu’ils devaient renfermer dans le temps de leur splendeur. Le Palais seul embrassait, dans sa circonférence, une surface de six ou sept milles. Ses cours pavées de marbre, ses portes et les ruines de ses appartements témoignent de son ancienne magnificence et font regretter la destruction d’un des plus beaux édifices de l’Asie».


La citadelle de Gia Long


Lorsque au début du XIXe siècle, Gia Long choisit de transporter sa capitale à Hué, il fallut changer le nom de Thang Long, qui devint Thang Thinh, car on ne pouvait plus laisser le mot de Long ( dragon ), symbole de la royauté. En même temps, l’ancienne Cité Royale devint résidence du gouverneur, mais avec des dimensions réduites, car elle devait nécessairement être plus modeste que celle de l’empereur. Par contre inspiré par Vauban, Gia Long entreprit de transformer Thang Long en une citadelle fortifiée d’un kilomètre de côté, avec un périmètre bien plus petit que celui des citadelles précédentes, mais les murs atteignaient quand même une hauteur de 5 , et une épaisseur de 16 m, hauteur que fera réduire d’un mètre par la suite le roi, après s’être aperçu qu’ils dépassaient ceux de Hué. La citadelle était percée de cinq portes. Tout autour s’étendait une bande de terre large de 6 à 7 mètres, bordée d’un fossé de 15 à 16 m de large, d’une profondeur de 5 m, mais où le niveau de l’eau ne dépassait jamais 1 m. Un second mur fût élevé à la périphérie du fossé pour protéger chaque porte de la citadelle et percé lui aussi de portes, ce qui permettait un contrôle plus efficace. En 1812, le roi des Nguyen fit ériger la Tour du Drapeau au Sud de la citadelle.

Ce n’est qu’en 1831 qu’apparut le nom de Hanoi, lorsque fût créée la province de ce nom, et dont Thang Long était la capitale. Elle n’était déjà plus, et depuis longtemps, que l’ombre de ce qu’elle avait été, mais qui faisait encore de l’ombre à la nouvelle capitale. Aussi, en 1848, le roi Tu Duc fit-il démolir tous les palais encore debout et rapatrier tous les trésors qu’ils conservaient, pour décorer sa capitale de Hué.

Pourtant, si l’ancienne Cité Royale disparaissait peu à peu, l’ancienne Cité Civile se développait, et de nombreux temples étaient restaurés comme celui de Ngoc Son sur le lac Hoan Kiem ou le Temple de la Littérature.

Hanoi coloniale

Malheureusement, le pittoresque n’était pas du goût des premières troupes françaises: « En 1884, pour entrer dans la ville, on passait sous une voûte de brique…., puis descendant brusquement, comme d’un talus mal comblé, on s’engouffrait dans une étroite ruelle bordée de masures infectes et basses d’où exhalait une étonnante odeur de musc, de poisson pourri et d’ordures en décomposition… »(Claude Bourrin). Ces premiers colons n’eurent donc aucun scrupules à détruire systématiquement ce qui restait de l’ancienne cité, ainsi qu’en 1894 les murs de la citadelle et toutes ses portes, sauf celle du Nord, la seule à subsister.

La pagode Bao Thien fût rasée pour faire place à la cathédrale et la superbe pagode Bao An le fût aussi (sur son emplacement on construira la grande poste). Lorsque Paul Doumer débarqua en 1897, il donna cette description de la citadelle: «J’arrivai trop tard pour en sauver les parties intéressantes. Les portes, en particulier, méritaient d’être conservées. Elles avaient un grand caractère, auquel s ‘ajoutaient, pour leur donner droit à notre respect, les souvenirs historiques qui y étaient attachés. Elles auraient embelli les futurs quartiers de la ville... ». Lorsque Doumer parle de souvenirs historiques, il pense à la porte du Nord par laquelle Henry Rivière pénétra le premier dans la citadelle le 25 avril 1882, à la porte Sud-Est, par laquelle Francis Garnier pénétra le premier dans la citadelle le 20 novembre 1873, et à la porte Sud-Ouest, par laquelle le même Garnier sortit un mois plus tard pour aller se faire tuer par les Pavillons Noirs…

Depuis 1886 et se moquant des impératifs de la géomancie, les Français avaient un programme visant à créer une nouvelle cité, planifiée, avec de larges artères ombragées, et où devaient jaillir quelques belles réussites de l’architecture coloniale sur un modèle-type de bâtiment officiel illustrant la puissance et «le génie de la France» (Meyer). Ce furent le cas entre autres de la Mairie, de l’hôtel des Postes, du Palais de justice et bien sûr de la Résidence Générale, cette dernière aménagée au cœur d’un beau parc et dont l’intérieur fut décoré avec beaucoup de soins.

Ces travaux allaient faire de Hanoi (capitale de l’Union indochinoise à partir de 1902) l’une des plus belles villes d’Asie, bien que fort peu asiatique, ce qui amena plus tard les communistes vietnamiens à écrir : « les colonialistes français, avec la complicité des rois Nguyen, serviles et traîtres, devaient bâtir sur les vestiges (de l’ancienne Thang Long) une ville typiquement coloniale, au service des intérêts colonialistes» (Etudes Vietnamiennes, 1977), heureusement, malgré ces reproches, les vietnamiens ne modifièrent pas l’aspect de leur nouvelle capitale.

En 1954, Hanoi devint la capitale de la République Démocratique du Vietnam (Nord Vietnam à l’époque), puis en 1975, la capitale du Vietnam réunifié.

HANOI à la française

Ces rues alignées avec leurs larges trottoirs arborés, ces villas cossues tout en corniches et en perrons, ces édifices aux escaliers monumentaux, ces parcs bien rangés autour des lacs immobiles....Il flotte à Hanoi une atmosphère de douceur, une langueur un peu vieille France qui en fait la séduction tranquille. Malgré la multitude de ses petits commerces et ses nouvelles tours, Hanoi conserve encore quelque chose d’une cité provinciale des années trente. Tout un patrimoine délicieusement suranné fût le cadeau paradoxal que lui légua la colonisation. La période coloniale lui a façonné un visage original qui a résisté à la guerre, au communisme et à la mode. Aujourd’hui le style architectural “français” est toujours très prisé.

Arrêt sur image du charme discret de la vieille France :

L’administration coloniale ne craignait pas la démesure. Siège du protectorat du Tonkin puis capitale de l’Union indochinoise en 1902, Hanoi devait porter les splendeurs de l’empire, l’orgueil cocardier de la république.

Les premiers bâtiments officiels tels que le Palais du gouverneur du Tonkin, l’Hôtel de Ville, les hôtels de la Poste et du Trésor étalaient leurs dimensions impressionnantes sur les rives du Lac Hoan Kiem, le berceau légendaire de la cité.

L’ancienne résidence supérieure du Tonkin, aujourd’hui réservée aux hôtes du gouvernement, est un concentré de néo-classique français, avec son toit en tuiles grises, ses moulures et ses guirlandes de ciment accrochées aux murs. Le hall de verre et d’acier pourrait être pourrait une entrée de métro parisien. Ceci témoigne de la mégalomanie de ce petit monde colonial dont la prospérité reposa d’abord sur le commerce de l’opium que fumaient les chinois.

Le lycée Albert-Sarrault étire sa silhouette classique le long de la place Ba Dinh. Sa toiture française, ses décrochements et ses avancées ont un petit quelque chose du Louvre. C’est ici qu’étudiaient les fils des colons et ceux de la bourgeoisie vietnamienne, que les jaloux appelaient tay con (petits occidentaux). C’est aujourd’hui le siège du parti communiste.

Le palais du gouverneur général de l’Indochine, conçu en 1902, décline les chapiteaux et corniches inspirées de la Renaissance italienne. Aujourd’hui cet édifice est devenu le palais présidentiel.

Une vieille locomotive diesel et ses wagons antiques font trembler la carcasse de fer de l’ancien pont Doumer, achevé en 1902 dans la tradition des ouvrages de Gustave Eiffel. De chaque côté les cohortes de deux roues motorisés et de voitures glissent en continu entre les poutres d’acier qui ont résisté aux bombardements et aux réparations.

Ailleurs, dans la cour de l’ancien collège du protectorat devenu le lycée Chu Van An, des adolescents en uniforme blanc et bleu plaisantent avec des lycéennes élégantes dans leur ao dai de satin blanc.

Derrière sa façade immaculée, l’actuel hôtel Sofitel Métropole, s’appelait le Grand Métropole Palace et était en 1901 l’un des plus luxueux d’asie. On dirait que rien n’a changé depuis un siècle.